Monture en argent figurant un poisson à l’antique, signée, circa 1980
Ilias Lalaounis (1920-2013) incarne la renaissance moderne de l’or à l’antique.
Ilias Lalaounis est né en 1920 à Athènes ; Il est issu d’une famille d’orfèvres et d’horlogers originaire de Delphes. Il demeure à ce jour le seul joaillier à avoir été intronisé sous la coupole de la prestigieuse Académie des Beaux-Arts de Paris. Ces créations donnent une place prédominante à l’or qu’il traite dans une patine chatoyante évocatrice du 24 carats des parures de la Grèce antique. Avant de se tourner vers l'entreprise familiale, Lalaounis a étudié le droit, l'économie, le commerce et la musique et s'est formé auprès du peintre grec Alexandros Alexandrakis. Une éducation sensible et émotionnelle qui orientera son approche artistique et unique du bijou.
Il prend ainsi la direction de l'entreprise familiale en 1940. L'impact de la Seconde Guerre mondiale l’incite à une célébration patriotique de l'histoire de son pays, dont il réinterprète les grands symboles artistiques, tout en les confrontant à une nouvelle modernité qui le fascine. L’exceptionnel collier Ilion en est l’exemple éloquent. S’inspirant d’une sculpture en terre cuite exhumée des fouilles archéologiques de Troy, il magnifie la victoire de son peuple sur la cité du roi Priam, grâce à ce long sautoir étonnant de beauté, dont la ciselure raffinée est destinée à parer une princesse moderne à l’instar de Jacqueline Kennedy devenue Jackie O depuis son mariage avec le milliardaire grec Aristote Onassis, en 1968.
En 1957, Lalaounis présente à Thessalonique la première de ses « collections », continuant à puiser ses sources d’inspiration dans l’archéologie, l’âge d’or classique de la Grèce et le baroque hellénistique. En 1969, il fonde sa maison éponyme, Ilias Lalaounis SA. Pour sa collection des années 1970, « Blow Up », il dispose des pièces en or inspirées de l'art minoen sur le corps de ses modèles. Lors de l’ouverture de son magasin à Tokyo à la même époque, il présente une collection inspirée de l'art japonais. Plus tard, il imagine une collection hommage aux Amérindiens pour le lancement de sa boutique de Madison Avenue à Manhattan. Le joaillier réalise en 1976 l’une de ses plus importantes commandes, en concevant une collection inspirée de l'art persan pour l'impératrice Farah d'Iran. En 1984, Lalaounis expose sa vision créative unique avec la sortie de son livre monographique, Métamorphoses.
Dans les années 1990, la maison joaillière compte des boutiques dans toute l'Europe ainsi qu'à Tokyo, Hong Kong et New York, et ses œuvres sont exposées au National Museum of American History et au Penn Museum de Philadelphie. En 1994, il fonde son propre musée éponyme à Athènes au pied du Parthénon, avec une collection permanente de pièces issues de ses collections personnelles. Ilias Lalaounis meurt en 2013. Son approche du bijou fondée sur la recherche des techniques et des formes de la joaillerie de la Grèce antique, alliée à un sens inné de la modernité et de l’épure, confèrent à ses créations une profondeur et une force, qui font d’elles des œuvres d’art à part entière au sens où l’artiste est celui qui crée un monde nouveau tout en puisant son inspiration dans les grands maîtres du passé, à l’image de Picasso, Rodin ou Koons.
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